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Centre-Ouest  Le Naca voit l'avenir numérique et européen

Si Jean-Guy Valette a pointé du doigt les « lourdeurs administratives » de la Pac, il a évoqué sa nécessaire « poursuite dans une Europe forte ». © M. COISNE Si Jean-Guy Valette a pointé du doigt les « lourdeurs administratives » de la Pac, il a évoqué sa nécessaire « poursuite dans une Europe forte ». © M. COISNE

Le 3 mai à Bordeaux, le négoce agricole Centre-Atlantique a tenu son congrès annuel, avec pour thèmes l'agriculture numérique et la Pac post 2020.

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Pour le menu de son congrès 2017, le 3 mai à Bordeaux, le Naca a pioché deux thématiques dans les chambardements en marche dans le secteur agricole, et non des moindres : l'agriculture numérique et la Pac post 2020. « La journée d'aujourd'hui, c'est aussi pour montrer aux négociants, à nos partenaires, que l'on ne peut pas rester en dehors de la révolution numérique », a fait part Jean-Guy Valette, directeur du Naca.

Arrivée des Etablissements Nau

Parmi les actualités, le réseau a lancé le programme Vert l'avenir, pour mettre en lumière les bonnes prati­ques des négociants, « qui font du développement durable comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans le savoir ! », illustre Jean-Guy Valette. Au Naca, qui gère les comptes Twitter et Facebook de Vert l'avenir, trois personnes ont été formées sur les réseaux sociaux. Et le réseau s'enrichit d'un nouveau membre : les Ets Nau, arrivés en début d'année.

En ouverture, Jean-Claude Lamy, l'un des trois présidents (avec Gérard Piveteau et Jean-Michel Bodin), a rappelé les synergies avec la FC2A, et exhorté à « renforcer nos liens avec les négociants en bétail, fruits et légumes, vin… Pour rendre plus lisible le commerce agricole et agroalimentaire ».

Nicolas Cage et les morts par noyade

Se sont ensuite succédé à la tribune deux intervenants sur l'agriculture de précision : Noëlie Aussel, responsable produits agriculture de précision et protection des cultures chez John Deere, et Gilbert Grenier, professeur de machinisme et agriculture numérique à Bordeaux Sciences Agro. Tous deux ont rappelé l'importance du conseil agricole pour accompagner les agriculteurs sur ces évolutions.

« Le conseiller va devenir un expert, comme Noëlie l'a dit. L'agriculteur a besoin d'un conseiller qui augmen­te son expertise », a fait part Gilbert Grenier. Avec une alerte sur un fait nouveau : « Le conseil peut se délocaliser. Il y a des éleveurs en France qui ont leur conseiller à l'étranger. » Le professeur a aussi évoqué le Big Data : « C'est un bon outil mais il faut un regard métier. » Sinon les inepties guettent : « Par exemple, les films de Nicolas Cage et les morts par noyade sur les dix dernières années sont corrélés. Et ça n'a aucun rapport ! »

Plaidoyer pour l'Europe

Après la révolution numérique, place a été faite à l'Europe, avec Arnold Puech d'Alissac, président de la FNSEA Normandie, membre du conseil économique et social européen, organe consultatif et Yves Madré, cofondateur de Farm Europe. Tous deux ont évoqué la nécessité de développer les dispositifs assurantiels. Yves Madré est allé plus loin : « A plus longue échéance, on peut s'interroger sur la mise en place d'un fonds de prévention des crises à l'échelle européenne, pour avoir de l'argent à disposition pour agir dès que les indicateurs virent à l'orange. »

Le cofondateur de Farm Europe a ajouté : « Il serait plus sage que la Pac se mette en place en 2022-2023, car entre-temps il va falloir gérer les conséquences du Brexit. Et un peu de stabilité serait bénéfique, pour aussi prendre le temps de penser le dispositif. » Qu'il faut commencer à préparer dès maintenant. Yves Madré a conclu par un court plaidoyer pour l'Europe, à quelques jours du second tour des présidentielles françaises : « Hors de l'Union européenne je ne vois pas d'élément qui puisse être positif. Je ne sais pas comment on vivra. »

C'est Eric Sadin, écrivain et philosphe, qui a été l'auteur de la dernière intervention, avec une mise en garde sur la « siliconisation du monde », qui pourrait conduire à des dérives comme une « marchandisation intégrale de la vie », avec par exemple des capteurs connectés omniprésents et une économie pouvant ainsi tirer profit de tous nos faits et gestes.

Marion Coisne

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